MANDALEY.FR : Camille Andrieux et Éric Fontanini, fondateurs de la marque HABILE

capture de l'article sur les fondateur de habile par mandaley , portrait de camille andrieux et eric fontanini

Camille  Andrieux  et  Eric  Fontanini,  deux  artisans  de formation, ont lancé la ligne de vêtements HABILE qui redonne au bleu de travail ses lettres de noblesse. C’est dans leur showroom à Saint-Cloud en banlieue parisienne, que Mandaley est allé à la rencontre de ce couple, à la vie comme au travail, qui souhaite avant tout créer des vêtements pratiques, confortables, et surtout, intemporels. 

Mandaley : Bonjour Camille et Éric. Nous nous trouvons actuellement au sein du showroom de la marque de vêtements Habile. C’est ici que sont créées les pièces ?

Camille Andrieux : Absolument. Cet espace est à la fois un showroom et un atelier. C’est ici même que nous choisissons les tissus, dessinons les modèles, fabriquons les maquettes et faisons des shootings photos. C’est un atelier, un espace de travail qui nous permet aussi bien de créer des pièces que de recevoir des clients.

Mandaley : Avez-vous toujours baigné dans l’univers de la mode ou alors aviez-vous des parcours différents avant HABILE ?

Eric Fontanini : Nous avions des parcours différents, en tout cas pour ma part. J’ai fait l’école hôtelière à 16 ans. Camille, elle, a passé son bac mode avant de devenir styliste, notamment chez Marc Jacobs et Alexander McQueen. Nous avions des parcours diamétralement opposés, ce sont nos valeurs qui nous ont réunis. J’ai toujours voulu faire de la cuisine. J’ai débuté chez Guy Savoy et Alain Ducasse à Paris, puis je suis parti aux États-Unis, à Ibiza, en Uruguay, pour ensuite revenir dans la capitale en 2012 et travailler en tant que chef au Restaurant du Palais Royal. Quand j’ai rencontré Camille, il y a à peu près 5 ans, nous avons décidé de monter une boite de conseil ensemble. Aujourd’hui, en parallèle d’HABILE, je continue de créer des cartes, notamment pour le restaurant Merci à Paris.

vêtements habile portant

Mandaley : Comment est né le concept de la marque de vêtements Habile ? Pourquoi avoir voulu remettre le bleu de travail au goût du jour ?


Camille Andrieux :
 Quand on s’est rencontrés, Eric était à la recherche de tabliers de cuisine un peu plus différents de ce qu’il voyait dans les restaurants. Il souhaitait créer un vêtement beau, mais également utile et pratique. C’est de là que nous est venue l’idée de lancer la marque de vêtements Habile. Nous avons eu une réelle envie de monter un projet ensemble, quelque chose qui nous représentait fortement.

Eric Fontanini : L’idée était de regrouper nos deux univers, celui du chef et celui de la styliste. Sur le premier moodboard, nous avons viré le blanc des vestes de cuisine pour y mettre du bleu un peu partout, des photos des années 20-30 d’ouvriers en train de construire New York, de vieux uniformes, des bleus de travail… Avec Camille, nous partageons les mêmes valeurs à savoir l’amour du travail, l’envie, la passion, la durabilité et la fonctionnalité. Nous avons voulu retranscrire tout cela dans les pièces Habile, et créer des vêtements que les autres ne font pas. Nous avons choisi un axe de travail simple : Être dans la discrétion tout en étant au service des valeurs, sans suivre la mode. Créer des pièces intemporelles, que l’on rendrait modernes. Travailler sur les détails, notamment la coupe, sans toucher aux formes du vêtement.

Camille Andrieux : Exactement. Habile est avant tout une marque unisexe, avec des modèles ajustables pour que tout le monde puisse la porter. On a utilisé des toiles de coton aux pigments naturels, remplacé les boutons par des pressions, opter pour des coutures réversibles. Le tout, dans un esprit simple, pratique.

Mandaley : Quel est le processus de fabrication des vêtements HABILE ?


Camille Andrieux :
 Nous commençons par établir un dossier technique au sein du showroom, puis envoyons les patrons, les dessins ainsi que les moodboards d’inspirations dans une usine au Portugal. Il s’agit d’une usine familiale spécialisée en produit fini, qui achète sa propre matière, portugaise 100% coton, qui la teint, l’imprime, puis coupe et monte les pièces. Nous faisons des allers-retours au Portugal pour contrôler les pièces et développer la métallerie avec eux. Contrairement à d’autres, nous n’achetons pas notre matière première en Chine. Nous préférons rester en Europe. Cela permet de réduire les coûts, de garder une traçabilité et d’éviter les longs-déplacements.

vêtements habile zoom

Mandaley : Dans un futur proche, pensez-vous fabriquer vos pièces entièrement en France?


Camille Andrieux  et Eric Fontanini:
 Le problème, c’est que les toiles de coton et les « jeaneurs » se font rares à Paris et en région parisienne. La France ne possède plus de grandes industries qui produisent des jeans, des salopettes ou encore des chaussures, mais seulement des entreprises qui fabriquent localement des slips ou des chaussettes. Nous aurions pu produire nos pièces à l’étranger, puis fabriquer les boutons de pressions en France et ainsi dire que nos vêtements étaient « Made in France », mais ce n’est pas la philosophie d’Habile. Nous avons préféré faire confiance à des personnes qui maîtrisent la qualité et le savoir-faire, pour offrir les meilleurs produits possibles et être transparents avec les consommateurs.

vêtements habile étiquette

Mandaley : Pourquoi avoir décidé de ne présenter que 5 pièces pour cette collection ? Avez-vous prévu une autre collection pour la saison prochaine ?


Camille Andrieux :
 C’était une question stratégique avant tout. Nous voulions faire quelques vêtements types pour que le client comprenne de suite qui nous sommes. Nous avons pris le parti de créer des pièces fortes en termes d’image et nous sommes partis sur un nombre de 5 pièces, car cela nous semblait être le juste milieu entre le « trop » et le « pas assez ». Aujourd’hui, nous avons des pièces d’accessoires (la pochette à outils et le bandana) et des grosses pièces (la cotte, le tablier, la chemise) pour ainsi constituer un total look «Habile ». Ce sont aussi des pièces qui vivent par elles-mêmes. Nous partons d’un noyau dur qui sont nos cinq pièces, que nous agrémentons au fur et à mesure, et non pas en fonction des saisons. L’idée est de rajouter des couches, pour créer une histoire qui soit cohérente et qui nous permet de moduler à travers notre collection, des pièces qui vont toujours se retrouver autour de Habile et qui vont être pérennes.

vêtements habile bandana

Mandaley : Quelle est la signification du luxe pour vous ?


Eric Fontanini :
 Pour moi, le luxe est synonyme de liberté et d’indépendance. Le luxe, c’est de pouvoir choisir. Lorsque l’on ne choisit pas, on subit.
Camille Andrieux : Je conçois le luxe différemment. Le luxe, selon moi, correspond à des pièces uniques réalisées par des personnes avec un don exceptionnel. Des pièces travaillées avec des matières nobles et à la main, comme dans les grandes maisons françaises.

Mandaley : Parlons voyage à présent… A quand remonte votre dernier voyage ? Où était-ce ?


Camille Andrieux : L’été dernier, à Séoul en Corée du Sud. Nous y avons passé dix jours, dont 4 dans un temple perdu dans les montagnes : L’idéal pour faire une détox digitale ! Nous avons appris à servir le thé, faire la prière, méditer, respirer…

Mandaley : Quel est votre endroit préféré dans le monde ?


Camille Andrieux :
 Dans le sud de la France, à Lourmarin, un petit village tranquille où je m’y sens bien. J’y vais à peu près tous les ans, pour me ressourcer, faire le vide.

Eric Fontanini : Pour ma part, c’était à José Ignacio, dans la ville balnéaire de Punta del Este en Uruguay, une péninsule qui a des airs du bout du monde. Lorsque j’y vivais, j’adorais me poser là, devant ses dunes à perte de vue d’une part, et son étendue d’eau salée de l’autre.

Mandaley : Enfin, quelle est votre recette miracle pour contrer le jet lag ?


Camille Andrieux : 
Je bois beaucoup d’eau, et je ne mange jamais dans l’avion, notamment dans celui du retour.

Eric Fontanini : On essaie de caler nos repas en fonction des horaires d’arrivées pour ne pas être trop déphasé. Il ne faut pas non plus hésiter à ne pas dormir si ce n’est pas l’heure du coucher.

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